ISLAM ET SEXUALITE

Ethique et Education

Par Dr Ali DRISS

Bientot disponible en FRANCAIS!

 

Resume:

Le mystère de la sexualité est le parachèvement de l’œuvre de Dieu qui Est lui-même l’amour éternel et sublime.

Le sexuel et le sacré, dans leur relation réciproque sont le modèle islamique qui se présente comme une synthèse harmonieuse et permanente de la jouissance et de la foi.

En Islam, on est bien forcé de reconnaître que la sexualité est un phénomène central dans la vie des individus, dans leur mentalité et mœurs. Son importance chez les musulmans et les arabes se reflète dans toute leur spiritualité : littérature et jurisprudence (transaction et foi).

Les fuqahas (juristes) ont considérablement analysé, expliqué et polémiqué sur l’aspect sexuel de la vie humaine. Le recours permanant à des sources d’autorité religieuse et le ton sérieux des textes (Coran et Traditions prophétiques) s’oppose à l’idée d’une obscénité gratuite. En parlant de l’acte licite, théologies et littérateurs s’expriment en termes qui nous semblent aujourd’hui « pornographiques ».

La fréquence du coït est un titre d’éloge personnel et la preuve de perfection et de masculinité saine.

La jouissance sexuelle (licite) est recommandée par la religion et la société, car le coït permis passe pour un acte pieux.

Le prophète a dit : « Il y a dans le coït que chacun parmi vous peut accomplir, (un acte engendrant) une bonne attribution divine. »

Et dans la Tradition prophétique, le Prophète n’a cessé de tracer l’éthique sexuelle, surtout à cause de la procréation et de l’intérêt qu’elle procure à la vie sociale.

Dieu a fondé tout sur la bivalence, c’est Sa volonté. La sexualité qui met en relation le mâle et la femelle, n’est qu’un cas particulier de la volonté divine absolument universelle. Maints versets coraniques la chantent et la glorifient.

« Allah a crée le mâle et la femelle (Coran LI, 49),

« De toute chose nous avons crée un zawj (un couple) » (Coran XXXVI, 36).

La relation sexuelle du couple reprend et amplifie un ordre cosmique qui la déborde de toutes parts : la procréation réédite la création. L’amour est une reproduction de l’acte créateur de Dieu. Le Coran abonde en versets décrivant la genèse de la vie fondée sur la copulation et sur l’amour physique.

Les rapports sexuels sont à la fois des rapports de complémentarité et de jouissance.

« Votre Seigneur vous a créés à partir d’une personne unique dont, pour elle, il a créé une épouse et il a fait proliférer en grand nombre des hommes et des femmes » (Coran, Les femmes : IV, 1 et dans plusieurs sourates).

Ailleurs, le Coran déclare : « Elles sont des vêtements pour vous et vous êtes un vêtement pour elles…Cohabitez avec elles et recherchez ce qu’Allah a prescrit pour vous. » (Coran, La génisse II, 183,187).

Et déclare aussi :« Vos femmes sont pour vous une terre labourée, allez comme vous voudrez à votre labourage » (Coran II, 223)
Ce qui signifie, d’après quelques docteurs, que le mari pourra demander de sa femme le coït quand il voudra et comme il voudra ou bien que le mari pourra adopter la posture qu’il jugera bonne, toutes étant licites.

Ce qui signifie aussi que l’œuvre de chair est licite, conforme à la volonté divine et à l’ordre du monde, car elle est le signe même de la puissance de Dieu. Elle est le miracle renouvelé et éternel.

D’après le Coran l’être se forme de poussière, d’éjaculation, d’eau abjecte, c‘est le signe de la majesté divine et de sa volonté, ce qui crée en l’homme repos, détente et volupté.

D’autre part, d’après le Coran, l’amour physique débouche directement sur l’ordre communautaire. Le social se concrétise dans le biologique, c'est-à-dire l’amour physique et se spiritualise en se transcendant vers le collectif. La sexualité est présente dans mon corps, elle l’est aussi dans le corps d’autrui. La sexualité est le dépassement de la solitude.

La vision coranique aborde aussi la hiérarchie des sexes. La primauté de l’homme sur la femme est totale. La femme procède de l’homme. Dieu nous « a créé (à partir) d’une personne (nafs) unique dont il a tiré son épouse » (Coran, Les appartements, XLIX,13). La femme est chronologiquement seconde. C’est en l’homme qu’elle trouve sa finalité. Elle est faite pour sa jouissance, pour son repos, pour son accomplissement. Il y a une certaine « primauté » du mâle et cela explique le verset 38 de la sourate IV, dont le sens est aussi énigmatique que la portée est capitale.

Le mariage est une obligation canonique majeure car l’homme ne trouve son accomplissement que dans la femme. Le Prophète dit : « L’homme qui se marie se rend possesseur de la moitié de sa religion ». La relation du couple est une relation de complémentarité. La vision coranique de la sexualité est totale, car tout repose sur l’union des sexes. La sexualité est création et procréation. Le chemin de la plénitude passe par la paix sexuelle. L’éros traverse toutes les conduites humaines, tous les niveaux du réel et de l’imaginaire, tous les stades de la vie. La pulsion de l’éros règne partout. Là où il y a vie, il y a désir et là où il y a désir, il y a éros.

Dès que l’homme est chassé du paradis, il est projeté dans un monde où l’éros prend de l’importance. La liaison fondamentale dans ce monde est de l’essence érotique. C’est en effet l’éros qui prend en charge la totalité de l’univers. L’importance de la sexualité est sa puissance purificatrice. Dans le Coran, l’homme est un être de désir. Tout repose sur la nature, le biologique n’a pas d’autonomie, il est le reflet de la psyché. Car le mépris du corps est le mépris de l’esprit.

La finalité de l’amour est dans la procréation qui est le don d’existence, la transmission sous forme d’une poussée immanente à laquelle Dieu prête son efficace concours. Il y a plaisir charnel certes, de l’être qui le vit. La force génétique est immanente à l’acte géniteur et un géniteur lui-même. Alors, la création est une croissance de l’espèce et une vie qui se perpétue. Telle est la mission sacrée de la sexualité : propager la vie, multiplier l’existence.

En l’assumant, l’homme participe à une oeuvre divine dont la Majesté suffit à donner un sens nouveau à son existence.

La sexualité est un déploiement de l’intensité de la vie. L’acte génésique est hautement recommandable. « Coïtez et procréez » ordonnera le prophète.

L’exercice de la sexualité est une pieuse obligation. On doit marier ses enfants et ses esclaves. « Mariez les célibataires (vivant) parmi vous, ainsi que vos esclaves, hommes et femmes ; qui sont honnêtes, s’ils sont besogneux, Allah les fera suffire par sa faveur. » (Coran XXIV,32).

Le rôle prépondérant de la sexualité se retrouve intimement mêlé aux représentations musulmanes du paradis (Janna). L’eschatologie traditionnelle nous présente un tableau où le paradis est un lieu de jouissance sexuelle. Le symbolisme des délices est d’une richesse onirique, car il implique la double intégration de la vie à l’au-delà et ici-bas. C’est dans le Coran qu’on trouve une mythologie dynamique. La sunna (Traditions prophétiques) nous a légué des centaines de hadith qui amplifient le thème (voir Boukhari, Moslem, ainsi que d’autres). Une littérature abondante s’est constituée. La tradition ne cesse d’enjoliver et d’enrichir de détails toujours nouveaux.

Suyuti nous a raconté que les délices au paradis sont charnels, car le paradis est peuplé de houris. Ce sont des êtres féminins au possible… Toutes les houris sont amoureuses de leurs maris… On fait l’amour tout comme sur la terre, mais chaque jouissance se prolonge, se prolonge et dure quatre-vingt ans.

« Chaque fois, ajoute Suyûti, que l’on couche avec une houris on la trouve vierge. D’ailleurs la verge de l’Elu ne se replie jamais. L’érection est éternelle. A chaque coït correspond un plaisir, une sensation délicieuse, tellement inouïe en ce bas monde que si on l’y éprouvait on tomberait évanoui ». (Suyûti p27 et Quastalânî p281-282, Moslem T VII P.213). (Voir p 104 : Description de paradis, 105,106,107 : Amour au paradis

Dr Ali DRISS © 2006

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ISLAM & SEXUALITY


Ethics and Education


By Ali Driss

Sexuality’s mystery is considered to be the ultimate fulfillment of God’s work, who is, himself, the Eternal and sublime Love. The sexual and sacred, in their reciprocal relation are the Islamic model which is presented in the form of a harmonious and permanent synthesis of pleasure and faith.

 
In Islam, it is evidently known that sexuality is a central factor managing people’s life, in their way of thinking as well as their tradition. Its importance for Moslems and Arabs is reflected in all their spirituality: literature and jurisprudence (transaction and faith).  The fuqahas (lawyers) have considerably analyzed, explained and argued on the sexual aspect of the human life. While speaking about the explicit act, theologians expressed themselves in terms that would seem to us to be “pornographic” today.  However, the permanent resort to sources of religious authority and the serious tone of the texts (Koran and Prophetic Traditions) are opposed to the idea of free obscenity.


The frequency of the coitus is considered to be personal praise and the proof of perfection and healthy masculinity. The actual sexual pleasure is recommended by the religion and the Islamic society knowing that the permitted coitus is considered a pious act. 

The Prophet said: “There is in the coitus that each one among you can achieve (an act that creates) a good divine attribution.”  And in the prophetic Tradition, the Prophet continued to define sexual ethics, given its importance for procreation and given the interest given by the society.
 

God based everything on duality, it is His will. The sexuality, which connects male and female, is only one particular case of the absolute universal divine will. Many Koranic verses sing it and glorify it. 

Allah created the male and the female” (Koran LI, 49)  

Of every thing we have creates a zawj (a couple)” (Koran XXXVI, 36). 

The sexual intercourse retakes and amplifies a cosmic order which is overflown everywhere: procreation republishes creation. Love is a reproduction of the creative act of God. The Koran abounds in verses describing the genesis of life based on copulation and physical love. 
           

The sexual relations is at the same time a complementary and pleasurable relationships. 

Your Lord created you from a single person of which, for it, it created a wife and it permitted the proliferation of men and women in great numbers” (Koran, the women: IV, 1 and in several other verses). 
           

Elsewhere, the Koran declares: “They are clothing for you and you are clothing for them (women)… Live with them and seek what Allah prescribed for you. ” (Koran, heifer II, 183,187).  And he also declares: ”Your wives are for you a plowed land, go as you wish with your tilling” (Koran II, 223) 
           

The meaning of those verses is, according to some Sheiks, that the husband will be able to ask of his wife to copulate whenever he wants and in the manner he wants. He will also be able to adopt the position that he will consider good. What is also meant is that the work of flesh is explicit, in conformity with the divine will and with the world order, because it is considered to be the symbol of God’s power. It is the renewed and eternal miracle.  According to the Koran, the human being is made from dust, ejaculation, and contemptible water. The coitus is the symbol of the divine majesty and its Will. It provides to the man rest, relaxation and pleasure. 
           

In addition, according to the Koran, the physical love leads directly to the Community order. Sexuality is present in two bodies and goes beyond loneliness. 
             

The Koranic vision approaches also the hierarchy of the sexes. The woman follows the man.

God created us (from) a unique person (nafs) from which it drew his wife” (Koran, apartments, XLIX, 13).
           

It is in the man that she finds her finality. She is made for his pleasure, his rest and his achievement.
           

In Islam, young girls undergo subtle sexual education that will get them ready for marriage.
           

The marriage is a major canonical obligation because the man finds his achievement only in the woman. The Prophet said that: “The man who marries gets ownership of half his religion”. The relationship in the couple is one of complementarity. The Koranic vision of sexuality is total, because everything resides on the union of the sexes. By fulfilling it, the man takes part in a divine work to which the majesty is sufficient to give a new meaning to his existence.  Sexuality is a deployment of life’s intensity. The act itself is highly advisable. “Copulate and procreate!” will order the Prophet. The exercise of sexuality is a pious obligation. One must marry his children and his slaves.

Marry the (living) bachelors among you, as well as your slaves, men and women; who are honest, if they are needy, Allah will make them suffice by his favor.” (Koran XXIV, 32).

The Eros crosses all the human conduits; all the levels of reality and imaginary, all the stages of life. The impulse of the Eros reigns everywhere. Where there is life, there is desire and where there is desire, there is Eros.  
           

As Man was driven out of paradise, he was projected in a world where the Eros becomes important. The fundamental connection in this world is the erotic core. In fact, it is the Eros that is in charge of the whole universe. Sexuality has also a purifying power. In the Koran, the man is a being of desire. Everything is based on the nature. The biological factor is the reflection of the psyche because the disdain of the body is the disdain of the spirit. 
           

The finality of love is procreation which is the gift of existence, the transmission in the form of an immanent thrust to which God lends his effective help. There is, certainly, corporal pleasure of the being that lives it. Thus, creation is a growth of the species and a life that perpetuates. Such is the sacred mission of sexuality: to propagate life and to multiply the being. 
             
           

The dominating role of sexuality is found closely mixed with the Moslem representations of Paradise (Janna). The traditional representations portrait Paradise as a place of sexual pleasure. The symbolism of the delights is of hallucinating richness, because it implies double integration of life on Heaven and Earth. It is in the Koran that we find a dynamic mythology. The sunna (prophetic Traditions) bequeathed us hundreds of oral sayings that amplify the topic (see Boukhari, Moslem, and others). An abundant literature was constituted. The tradition does not stop to embellish and to enrich with new details. 
           

Suyuti told us that the delights in paradise are corporal, because the paradise is populated of houris. They are very much like female beings … All the houris are in love with their husbands… One makes love just like on earth, but each pleasure is prolonged, over and over lasting eighty years. 


Each time, adds Suyûti, that we make love with a houri, we find that she is virgin. Moreover, the rod of the Elected one never bends down. Erection is eternal. Each coitus corresponds to a pleasure, a delicious feeling, so amazing in this earthy world that if someone tried it, he would fall fainting”. (Suyûti p27 and Quastalânî p281-282, Moslem T VII P.213)  (See also p. 104: Description of paradise, 105,106,107: Love in paradise.

 

Dr Ali DRISS © 2006

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